Œil de DOM
Se coucher tard nuit. Me lever matin m’atteint.

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Brèves de comptoirs : Nouvelle série ...

samedi 14 février 2015, par Dominique Villy

1.-

Nous sommes quatre devant la porte de cette administration, à attendre l’ouverture.

Le type devant moi semble un peu énervé. Il gigote sans arrêt. Il s’adresse à l’un d’entre nous, sans préciser lequel...

- Ils ne parlent pas, ils s’en foutent. Personne ne parle. Tu peux faire ce que tu veux, tout le monde s’en fout. Ils passent sans s’occuper. Tiens, moi, j’aime mieux être avec mon chat : il cause plus qu’eux ! Ah ! C’est pas comme en Italie ! Ça non, hein ? Ils parlent, en Italie, ils vivent, en Italie ! C’est pas comme ici !! Et ils baisent, en Italie ! Il BAISENT ! Ici, ils baisent du vent, c’est tout !!!

2.-

Un client pousse la porte du bar.

- Je vais fumer, vous me servez un café dehors ?

La serveur, grommelant :

- Font chier, avec leurs clopes ; qu’ils en crèvent tous, de leurs clopes !

3.-

Elle se penche brutalement sur la table, comme pour révéler un secret d’état à sa vieille copine :

- T’as vu ? T’as vu... ?

- Quoi ?

- La neige ! La neige à Pontarlier !!

- Nan. Mais...............(et elle baisse la voix, style de celle qui en sait long)....ça ne m’étonne pas !

4.-

Deux compères à une table.

Le premier compère :

- Ben hier soir, j’avais envie de manger des crêpes. Ma femme me dit : t’as pensé à acheter du Nutella ?

- Ben nan !

Le deuxième compère :

- Ben t’aurais pu descendre jusqu’au Casino, pour en acheter, du Nutella...

Le premier :

- Non, j’y vais jamais, au Casino, c’est des voleurs, c’est tous des voleurs, chaque fois que j’y vais, y a des erreurs de caisse, j’y vais jamais ! Chaque fois y se trompent en rendant la monnaie !!!

5.-

- J’ai trouvé des planches vers où là où c’est qu’tu habites, toi...

6.-

- Si tu veux bien, depuis Charlemagne, tout fout le camp, en France...

7.-

- Moi, du poisson, j’en fait pas quand il fait froid : ça pue, faut tout ouvrir !

- T’as pas de hotte ?

- Nan.

- La hotte, la hotte, c’est la mode, la hotte  !!!

8.-

- Ben ouais, la neige, les routes fermées, j’ai bien connu ça dans le haut, quand je travaillais... Une fois, j’avais fait seulement deux clients dans la journée ! Tout était bloqué !

- Ouais, ...mais y avait des bons restaurants, dans le haut, à cette époque-là !

9.-

Elles s’installent à la table voisine.

- Ah ! Aujourd’hui, c’est le patron.

- Ah bon ?

- Oui, il est gentil. Il est plus gentil que son employé !

10.-

Elle, s’adressant à la femme de Marcel, à propos de Marcel :

- Quand j’étais petit, je ne l’aimais pas, ton Marcel !!

- Ben pourquoi ?

- Je sais pas, je l’aimais pas, c’est tout.

Marcel, un peu décontenancé :

- Ben, j’t’avais jamais fait de mal, pourtant ?!?!

Elle :

- Nan, mais je t’aimais pas...

Un moment passe, puis elle ajoute :

- Maintenant ça va mieux !!!

11.-

Elle, à propos de son passage chez le dentiste :

- Moi, ce qui m’a étonnée, c’est comme je sentais ses coups de bourrin...

12.-

- Les hérons, quand il fait froid, ils descendent un peu vers le sud. Ils recherchent des étangs pas trop gelés, dans la Bresse.

- Ah oui, c’est beau là bas...

- Ben ouais, c’est pour ça !

13.-

- Dis, César, tu me redonneras le nom du site où tu as mis tes photos de bateaux ?!

- Oui.

Il cherche, note l’adresse sur un morceau de papier et le donne à son copain. Et il s’adresse au deuxième compère :

- Tu la veux aussi ?

- Nan. Je préfère Youporn...

14.-

- Mais il les avait par son fric !

- Faut dire qu’il est moche.

15.-

Il est allé râler ce matin, au siège de la compagnie de bus, contre la hausse des tarifs.

Ses copains commentent :

- Il hésiter pas à se faire entendre, Gaspard.

- Ouais. Faut dire qu’il a le temps...

16.-

- Pfffffff ! La neige, la neige ! Quand y en a pas, on gueule, quand y en a trop on gueule aussi, alors, hein !...

17.-

- Chaque fois que je le vois, il me parle de ses pièces d’or ; ça doit le faire jouir ! À mon avis, il doit se les mettre dans le caleçon...

18.-

- Il a vendu, Machin, qui tenait le restau à Truc ?

- Nan.

- T’es sur qu’il a pas vendu ?

- Oui. Sur !

- Ben, j’croyais qu’il avait vendu...

- Ben non...

- Tu crois ?

- Bon sang ! Je l’appelle !!!

Il appelle. Il reçoit la confirmation qu’il attendait : Machin n’a pas vendu.

- Tu vois, j’te le disais. Il a pas vendu.

- Bof ! De toute façon, je m’en fous.

-  ?!?!?

- Qu’est-ce que je m’en fous...

19.-

- Et lui, là bas, il tapote sans arrêt sur son clavier... Il paraît que ça aide à lutter contre Eisenhower !