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IN-PARADISE, par la compagnie Ex-Nihilo...

lundi 26 septembre 2016, par Dominique Villy

L’appropriation sauvage des trottoirs et des rues. Jusque dans nos métropoles européennes des marchés éphémères et informels s’accumulent sur des bouts de trottoir investis à la sauvette. Des bidonvilles de plus en plus volumineux « trouvent leur place » dans les espaces non définis de nos villes, terrains vagues en déshérence, dépendances vertes des autoroutes ou des boulevards périphériques.

« Hong Kong est presque comme une plante, elle pousse de façon naturelle en se ménageant de l’espace ».
Michael Wolf, photographe, en parlant de sa ville d’adoption

Dans la rue, apparaissent aussi des constructions éphémères et fragiles, plus ou moins volumineuses, venant contraindre ou modifier la circulation des véhicules et des passants. En Égypte, par exemple, la rue est prise d’assaut par des vendeurs ambulants, danseurs improbables et gouailleurs inépuisables. L’intelligence du déplacement et l’inventivité de l’installation permettent cette aisance à investir un « bout » de ville comme une véritable revendication sociale.

L’espace public devient espace privé ou, informellement et provisoirement, privatisé.

La rue et le trottoir redeviennent un espace de communication, de rencontres et d’échanges autant que des lieux de lutte, de pouvoir et de propriété. Ces territoires acquis, perdus ou à reconquérir, sont aussi des lieux hostiles où règne une lutte sous jacente sans merci, presque animale.

Toutes ces boutiques modestes et mobiles, faites de bric et de broc, sortes de décors ou d’installations plastiques intelligentes en permanente transformation, démontrent une manière singulière d’habiter la rue, reflet des parcours de vie de leurs propriétaires.

Cette nécessité d’exister dignement à travers une activité oblige chacun à réinventer un rapport à l’urbain hors des lieux balisés et officiels, une nouvelle sociabilité s’invente sur les trottoirs. Ce phénomène mondial met en lumière les difficultés économiques, le manque d’espace et le besoin d’inventer sa survie et témoigne d’une nouvelle organisation sociale.

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Août 2016

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