Œil de DOM
Se coucher tard nuit. Me lever matin m’atteint.

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Imagination 17-2020 Marie Joëlle

samedi 23 mai 2020, par Dominique Villy

Mots :
ruban polaire sérénité mesure envie
Photo : Voir plus bas.

Je ne sais pas bien si Marie Joëlle prends la mesure du cataclysme qu’elle risque de déclencher en nous proposant cette photo d’immensité glacée déserte ?
Six semaine de confinement.
Six semaines à ne voir personne. PERSONNE !
Six semaines à ne jamais entendre tinter la sonnette annonçant une visite surprise !
Six semaines à ne proposer aucune invitation pour un apéro, une tarte aux pommes ou un repas avec les amis.
Six semaines à ne recevoir aucune invitation.
Six semaines sans pouvoir prendre un café en terrasse, et se régaler à regarder passer les gens.
Six semaines à crever d’envie de serrer les amies, les amis à pleins bras, à s’esclaffer pour un rien, avec ceux qu’on aime, en face d’eux juste parce que ça fait chaud au coeur de pas être seul.
Six semaines à sentir peu à peu le sol qui se dérobe sous le pied.
Six semaines à tourner en rond dans un périmètre étriqué, restreint, honteusement offensant.
Six semaines passées à tenter de conserver sa sérénité .
Six semaines à se dire qu’elle sera difficile à retrouver.
Six semaine à remâcher qu’il faut rester chez soi, c’est la meilleure des solutions pour éviter le pire, pour sortir le plus vite possible de cette période de quarantaine, en espérant ne pas y retomber aussitôt.
Six semaines à se priver de la présence des autres, six semaines à priver les autres de sa présence à soi, faut aussi le dire.
Six semaines qui se déroulent lentement, lennnntemennnnnnt, aussi lentement que se déroulait autrefois le monotone ruban d’asphalte autoroutier des vacances, quand les voitures de nos parents, de nos grand parents, crachotaient leurs entrailles en franchissant les quatre-vingt kilomètres à l’heure...
Six semaines !!! Une éternité. Et ce n’est pas fini. Loin de là !!
Et tu crois, toi, Marie Joëlle, qu’après cette période de brimade, j’ai la moindre envie d’enfiler ma polaire, ma combine de ski, mon bonnet et mes gants, pour aller m’enivrer de solitude dans des paysages-au demeurant magnifiques- où je risque de ne croiser âme qui vive ??????
Dom, en apnée...

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