Œil de DOM
Se coucher tard nuit. Me lever matin m’atteint.

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Dimanche 15 novembre 2020.

dimanche 15 novembre 2020, par Dominique Villy

Confinement. Seconde phase.
Dimanche 15 novembre.

Quand tu prends comme un cadeau des dieux l’occasion d’aller marcher au soleil, dans ta ville, alors que tu n’es qu’un mécréant avéré.

Quand tu considères que t’acheter un café médiocre, servi dans un emballage à usage unique, que tu boiras à la sauvette, assis sur un mobilier public dégueulasse, en plein vent, est un réel bonheur.

Quand tu en arrives à ruser avec la pendule, la carte IGN et ton attestation de sortie pour rabioter trois cents mètres et vingt minutes de balade et que tu considères ça comme un exploit.

Quand tu fais le dos rond en attendant la prochaine quinzaine et l’annonce éventuelle d’un assouplissements des règles, mais que tu sais tout au fond de toi que l’assouplissement ne bénéficiera qu’au commerce de Noël, faut bien que le chinois nous fourgue toutes les saloperies qu’il fait fabriquer à vil prix par des esclaves sous payés, en plus du virus...

Quand tu es content d’avoir eu, il y a trois ans, le choix entre deux prétendants à la Présidence de la République, que le vainqueur du duel t’a endormi en évoquant la théorie du ruissellement, plus il y aura de riches, plus les moins riches pourront tremper des mouillettes dans la bonne soupe grasse qui déborde des assiettes des nantis, et que dans la presse de ce matin tu lis que le nombre des milliardaires a quadruplé en quatre ans et que le nombre de ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté a explosé.

Et voilà ! Tu es encore énervé !

Tu n’es pas le plus malheureux : tu es au soleil !

Tu n’es pas le plus malheureux : certains sont intolérants au café, même médiocre, même dans un emballage non réutilisable.

Tu n’es pas le plus malheureux : j’en connais qui ne savent pas lire l’heure !

Tu n’es pas le plus malheureux : certains se noient en mer parce que leur rafiot de fortune est éperonné par un porte container chinois bourré jusqu’à la gueule et qui ne s’en rend même pas compte.

Tu n’es pas le plus malheureux : à quelques heures de route ou d’avion de chez toi, certains ont un Recep Erdogan, un Viktor Orban ou un Jair Bolsonaro qui vient les voir dans leur télé tous les soirs...