Œil de DOM
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Le puits de la Belle Louise...

dimanche 14 février 2021, par Dominique Villy

Ou plus exactement l’entrée du puits de la Belle Louise...

Comme sur tous les plateaux karstiques, le sol est éventré de nombreuses cavités souterraines. Autrefois considérés comme des vestibules de l’enfer par l’imagination populaire, ces abîmes entretinrent pendant des siècles des craintes les plus diverses. Le diable semblait régner sur ce monde des ténèbres que parfois les humains osaient timidement affronter.
Le puits de la Belle Louise, à Montrond-le-Château, est situé à une centaine de mètres en contrebas des ruines de la forteresse féodale. Le gouffre fut désigné ainsi en raison d’un tragique événement devenu légende : Au temps où le majestueux château dominait le village, une jeune bergère appelée Louise, fiancée à un pauvre métayer qui la cherchait en mariage depuis longtemps, consentit, non sans désintéressement, à une autre union avec le riche seigneur local alors que son fiancé était retenu prisonnier dans une contrée lointaine.
Les noces eurent lieu en l’église de Villers-sous- Montrond.
Vers minuit, la jeune mariée se dirigea vers la chambre nuptiale mais un bras vigoureux l’emporta au dehors, sur un coursier rapide. Le diable en personne emportait la Belle Louise dans son sinistre royaume des ténèbres et la précipita dans les profondeurs de l’abîme pour la punir de son parjure. C’était au coeur de l’hiver, la neige recouvrait le sol ; les traces de pas restèrent imprimées dans le sol et servirent à diriger les recherches le lendemain matin. Le seigneur et ses gens arrivèrent devant le gouffre d’où émanait une forte odeur de mort. Puis, pour constater le trépas de la malheureuse, plusieurs villageois courageux descendirent dans le gouffre à l’aide de cordes et rencontrèrent son cadavre gisant sur un banc de roches en saillie. Pour témoigner de leur macabre découverte, ils coupèrent le doigt qui portait encore l’anneau du mariage.

Ainsi fut nommé le puits de la Belle Louise.