Œil de DOM
Se coucher tard nuit. Me lever matin m’atteint.

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Le téléphone...

mardi 22 janvier 2013, par Dominique Villy

Le téléphone, instrument merveilleux s’il en est, offre parfois de superbes occasions de se payer la fiole de nos congénères ; avec un peu d’entraînement, un peu de présence d’esprit, un peu de chance aussi, quel régal de se laisser embarquer dans des histoires, drôles souvent, méchantes, ... jamais.

C’était décembre. Il faisait très froid. Je déambulais dans l’appartement, en short, pieds nus, poursuivant de toute ma rage un balai brosse entortillé d’une panosse, traquant le grain de poussière, le mouton égaré et la chaussette fourbe tapie sous les canapés. Un combat de tous les instants. De fréquentes incursions sur le balcon ventilé par une bise tranchante comme du cristal me glaçaient les orteils. On a beaucoup exagéré à propos de la vie de fée du logis...

C’est ce moment que choisit le téléphone pour grelotter (lui aussi !)

_" Allo !?

- Bonjour monsieur, me dit une voix que je reconnais immédiatement, (il s’agit de Robert, un collègue et voisin, qui lui, en revanche ne m’a pas reconnu ...) je voudrais savoir, est­-ce que je pourrais vous amener mon chat aujourd’hui ?

Bon, ce gars-là, c’est pas le genre à monter des canulars, et ça m’étonnerait fort qu’il ait fumé de la dynamite à neuf heures du matin !

Il doit avoir confondu Villy et Vétérinaire en cherchant le n° de téléphone. .. Je vais le laisser mariner un peu.

" -Ah ! Mais voilà une idée qu’elle est bonne ! Apportez-moi la bête aujourd’hui, sans tarder, d’ailleurs, le mieux serait de venir tout de suite. "

Surprise non feinte du gaillard, à l’autre bout du fil. Je me gondole en dedans.

" - Mais, c’est à dire que..." me balbutie la voix, perdant de son assurance.

" - Si, si, je vous assure, le plus tôt sera le mieux, je commence à avoir vraiment froid aux pieds...

- Mais ? ! Euh ! ?

- Ben si, vous ne comprenez pas ? Moi, en chat, je fais pointure 42, alors, apportez-moi le vôtre, et si en chemin vous pouvez m’en ramasser un deuxième, je suis preneur ! 

J’entends Robert reprendre son souffle avec peine. Pour lui éviter une crise cardiaque, je me dévoile.

"- Salopard ! qu’il me dit. Il me semblait pourtant bien que ce n’était pas la voix de la secrétaire qui répond d’habitude ! "

A suivre ...