Œil de DOM
Se coucher tard nuit. Me lever matin m’atteint.

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Déstockage de brèves !

mardi 8 avril 2014, par Dominique Villy

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Ils sont deux, devant un café, ils bavardent :

  • J’ai acheté du Beaujolais, hier...
  • J’aime pas le Beaujolais !
  • Avant on en buvait beaucoup, du Beaujolais...
  • J’ai jamais aimé le Beaujolais !
  • Avec une volaille, moi, j’aime bien le Beaujolais...
  • J’aime pas la volaille !

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Un troisième compère arrive.

Le premier :

T’as goûté le Beaujolais, hier ?

Le nouvel arrivant :

Ben.... On était ensemble !

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  • J’te dis qu’y en a deux, des Bocuse, à Lyon : Un pour les groupes, un pour les gars comme nous !
  • Tu veux dire pour les gars qui en ont ?!

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Lui :

  • C’est quand même plus facile pour une fille de pigeonner un mec, que l’inverse !

Elle :

  • Je dois pas être douée !

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J’ai essayé, moi, de prendre un cours de planche à voile ! Chaque fois, je me cassais la gueule, et dans le fond, y avait des oursins ! J’ai eu vite fait de tout envoyer valser le bazar !!

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L’hiver est rigoureux, dans notre Haut-Doubs ! Quand on circule à moto, il vaut mieux s’emballer ...

Lorsqu’il arrive au poste-frontière franco-suisse, sur sa moto verte, il voit le douanier sortir de sa guérite comme un diable.
Avec son accent trainant le fonctionnaire helvétique s’adresse à lui :

  • Vous avez une barbe ?

Décontenancé, il descend le zip de son col, exhibe sa barbe et rétorque :

  • Oui, mais je ne savais pas qu’il fallait la déclarer en douane !
    .................................................................................................................

Ses copains, qui chevauchaient des motos plus rapides que la sienne, l’avaient précédé de quelques minutes, et avaient demandé au douanier d’avertir le motard barbu sur une moto verte quand il arriverait, qu’ils l’attendraient quelques kilomètres plus loin, dans un café !

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C’est le premier mai.

Elle sort de l’appartement un peu sonnée : son mec vient de la larguer brutalement, sans ménagement. Le choc n’est pas digéré.

Dans la rue, un vendeur de muguet l’accoste :

  • Alors, la petite dame, elle me prend un brin de muguet ? Ça porte bonheur !

Elle le regarde, avec un rien d’absence dans le regard :

  • Toute votre cagette ne suffirait pas !

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Elle habite en Guyane, depuis quinze ans au moins. Elle est dans un trou perdu au fond de la jungle... C’est tellement loin de tout qu’elle est rapatriée une fois tous les quinze jours, par pirogue !

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  • Tu te souviens, toi, en quelle année on est allé à Cuba ?
  • Oui ! J’ai un repère : c’est l’année où notre fille préparait le concours d’entrée à Super U !

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Période pré-électorale oblige : les partis politiques distribuent leur prose à chaque coin de rue.

A l’entrée du pont Battant, c’est Lutte Ouvrière qui officie ; ils ont même une installation mobile destinée à recevoir trois affiches à leurs couleurs.

Cette installation n’est rien d’autre...qu’un casier à bouteilles métallique, comme ceux qu’on met dans les caves...

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Médiathèque, rayon cd, Variétés françaises.

Elle cherche.

Elle ne semble pas très futée...

Elle fouille, elle soupire.

Puis elle va râler auprès du disquaire :

  • M’enfin, j’trouve pas les albums de Goldman ?! J’ai pourtant fouillé tout le casier « J » !!!

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Elle promène son chien, un monstre terrible, effrayant, qui semble fort comme un lion.

Tout à coup, la bête se fige et s’aplatit comme une vulgaire chute de moquette. La fille n’est pas de taille à le traîner de force. Alors elle s’accroupit, le caresse, le câline, lui parle à l’oreille. Rien n’y fait, la terreur tétanise le chien !

C’est la présence d’un tout petit engin de chantier, garé à un mètre de lui, qui l’effraie...

Sa maîtresse doit faire mine de caresser l’engin pour le rassurer...

C’est con, un chien ; et faut pas craindre de passer aussi pour un con, quand on en promène un !