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dimanche 22 novembre 2020, par
C’était prévisible.
Forts de cette nouvelle loi qui interdit de diffuser des photos d’eux en train de faire le sale boulot
(Attention ! Je ne les mets pas tous dans le même sac ! Pas d’embrouille, hein !)
les policiers et gendarmes malhonnêtes ou tout simplement stupides (pourquoi n’y en aurait-il pas dans ces professions, il y en a partout, des bas de plafonds) commencent à faire parler d’eux à propos des abus de verbalisations dont ils se rendent coupables.
Les amis sommés d’ouvrir le coffre de la voiture, à proximité de Belfort, pour que le fonctionnaire de police puisse constater que l’argument du chauffeur était réel :
« - Livraison de nourriture pour remplir le frigo des vieux parents impotents. »
Réaction du policier :
« - Le papier toilette qui est également dans le sac n’est pas une denrée nécessaire ! »
(Celui-là, je ne veux à aucun prix lui serrer la main.)
Cette jeune femme verbalisée pour n’avoir acheté en urgence que des couches pour son bébé.
Avis éclairé du policier obtus :
« - Des vieux torchons auraient aussi bien fait l’affaire ! »
(Taillés dans ton uniforme, les vieux torchons ?)
Cette petite dame verbalisée pour être restée immobile, debout sur le trottoir, devant une porte vitrée, le temps de faire coucou à son homme bien diminué, résident de l’Ehpad du bourg.
(Nique ton père à la maison de vieux !)
Ce jeune homme ayant coché la case « sport » de son attestation, verbalisé pour ne pas être en tenue de sport.
(S’il sort en costume de sumo, il y a outrage ?)
Cet autre type verbalisé parce que dans le cabas à provisions examiné par le fonctionnaire de police deux paquets de gâteaux pirates accompagnaient les fruits, les légumes, les steaks et les laitages autorisés.
(Depuis quand un poulet a droit de regard sur ma glycémie ?)
Et pourtant, cela pourrait être drôle, ces interventions :
Celui-ci se fait contrôler vers minuit, au centre ville. Il explique l’absence de la précieuse attestation par l’urgence à descendre acheter un kebab pour son grand père, qui a faim.
Cet autre présente une attestation bricolée : il a ajouté une rubrique « Sortie pour aller casser la gueule à un gars ». Au moins, il est franc.
Un troisième a coché la case « sortie pour l’assistance à personne vulnérable », ce qui témoigne d’une belle âme. Il explique qu’il rend visite à sa grand-mère...et se révèle incapable de donner le nom de ladite mamy.
Un autre, surpris en défaut d’attestation, explique que son épouse est complètement saoule, et qu’il a besoin de prendre l’air.
Celui-ci, à propos de son épouse également :
« - Je n’en peux plus d’elle, je vais rejoindre ma maîtresse. »
Jolie explication de cette dame :
« - je n’ai pas le permis, alors je l’accompagne pour faire les courses indispensables : lui, il n’y connaît rien. »
Il y a bien sûr la case « promenade d’un animal domestique ».
Lui est surpris de la réaction du policier qui l’arrête....Il promène son boa.
Elle, elle annonce qu’elle va rechercher son poisson rouge, chez ses parents, à soixante kilomètres...
N’oublions pas les impératifs professionnels :
« - il faut bien que j’aille vendre ma drogue, sinon je coule ma boutique. »
La palme revient à ce petit couple, propre sur lui, d’une honnêteté scrupuleuse :
« - Quoi ? Confinement !? Jamais entendu parler de ça... »