Vendredi 13 novembre 2020.

Qu’est-ce qu’il va annoncer, Castex ?
Un coup de froid ?
On va l’appeler Caltex, du coup, malgré son accent qu’il voudrait bien rocailleux. Calt...kalt...froid en teuton.

D’acc, mon jeu de mot est mauvais. On n’en parle plus.

Physiquement, ce type me rappelle un conseiller pédagogique du temps de ma jeunesse.
Propre sur lui, un p’tit cartable bien ciré, des certitudes plein la tronche, une façon un peu désagréable de toiser le péquin du haut de son demi-siècle dépassé de peu. Avare de sourires, coincé du p’tit mot sympa, un manche à balai dans le fion, ça ne favorise pas l’expression d’une souplesse innée...ou pas.

Le gaillard arrivait dans les classes des jeunes débutants, souvent maladroits, il contemplait l’ampleur des dégâts causés par les branquignols profs de l’École Normale, des feignasses parquées sur cette voie de garage, des esprits obtus, bien incapables d’assurer des cours, (sauf deux, auprès de qui j’ai appris tout un tas de techniques me permettant d’assurer sans hésitation avec des classes de petits ou de grands !)(Chant et dessin). Je ne citerai pas de noms.

Il posait son p’tit cartable et rentrait dans le vif du sujet. Il n’était ni drôle ni souriant, mais il faisait le job. Une heure avec lui valait plus que deux mois avec ceux dont j’ai parlé sans tendresse...

Et ça marchait.
La semaine suivante, quand le grand chef débarquait dans ta classe, il trouvait que tu faisais du bon boulot.

Alors, notre Castex... dans une heure ?

En même temps, s’il y avait une seule bonne nouvelle à livrer en pâture à la population, c’est le maître des lieux qui aurait retroussé ses manches, et pas la valetaille...

18h30.

Pas de miracle, personne n’en attendait un.

Deux semaines à venir dans le droit fil de celles qu’on vient de vivre.

Puis, peut-être, éventuellement, c’est pas sûr, léger adoucissement des conditions du confinement.
Faut pas désespérer Billancourt, clamait Jean-Paul Sartre à son époque !
Faut bien que Noël se passe, au doux son du tiroir-caisse.

Il n’est pas venu seul, le Premier Ministre. Il s’est fait seconder par ses grands capitaines.
À part l’un d’entre eux, ils ont été bons. Persuasifs. Clairs. Pédagogues. Il faut le souligner. On en dit assez souvent du mal.

C’est dommage que le patron des pédagogues, Blanquer pour ne pas le citer, se soit montré si brouillon. C’est vraisemblablement sa marque de fabrique. Il est l’erreur de casting qui rend ses collègues brillants. Il en faut toujours un...